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Aller vers une université du vivant, c’est élaborer un cadre vivant

Par Pierre Dagallier, coordinateur de PEUV (septembre 2010)

Vouloir un réseau participatif pour élargir les connaissances du vivant avec des paradigmes peu ou pas explorés par les sciences officielles, c’est prendre le risque de voir affluer une multitude de prétentions à la « vraie » connaissance du vivant, portées par l’enthousiasme de quelques penseurs ou expérimentateurs dont l’expérience ou la conviction ne sont pas forcément partageables. Ne pas prendre ce risque, c’est courir celui, plus grand encore, de passer à coté de nouvelles perspectives ou regards sur le vivant, d’expériences étonnantes, qui, pour peu académiques qu’ils puissent être, n’en sont pas moins des témoins d’une réalité vivante qui échappe aujourd’hui à un cadre trop conventionnel.

L’étonnement, qualité première qui doit habiter tout chercheur sincère, est une ouverture d’esprit indispensable à la démarche de création d’une université du vivant, mais ne doit pas pour autant céder le terrain à un manque de discernement. La quête de discernement est même le socle du partage de l’expérience du vivant. C’est ce socle que doivent édifier les initiateurs et membres de PEUV, pour gagner la confiance de tous ceux qui travaillent sur le vivant, tant les chercheurs « académiques » que les « autres », souvent plus rigoureux dans les faits que l’image colportée d’eux veut bien laisser paraître.

L’essentiel est de s’associer entre chercheurs souverains dans leur libre arbitre, tolérants pour la diversité et la différence, et sincères dans la démarche.

Il s’agit donc pour les fondateurs de PEUV d’élaborer un cadre apte à accueillir les bonnes volontés qui veulent se lier au projet : poser un premier cadre permet ainsi d’expérimenter une université du vivant avec les personnes intéressées*. Mais ce cadre ne doit pas être un enfermement contraignant ou figé, il doit pouvoir se modifier et s’enrichir au fur et à mesure que les participants l’expérimentent, pour qu’il devienne lui-même édification commune et participative.

Un cadre qui s’efface et s’édifie en même temps, un peu à l’image de l’apex de la plante qui sans cesse déconstruit et reconstruit une forme en continuelle transformation et qui à la fois accueille tout son environnement, et élabore avec détermination la plante qui le porte.

Un cadre vivant, en somme, pour accueillir le vivant…

Pierre Dagallier, coordinateur de PEUV

*Dès à présent, un projet dit « transversal » a été élaboré pour l’année 2010 – 2011 : divers séminaires et rencontres, portés par des membres ou collaborateurs de PEUV auront pour objet de croiser les approches du vivant à partir de thèmes particuliers (technologies appliquées au vivant, relation entre l’homme et les plantes, approche sociale du vivant, méthodes globales d’étude du vivant, etc.). Le vécu, les apports de fond et leur transversalité, l’expérimentation de formes innovantes de travail, seront autant de richesses qui seront capitalisées pour l’émergence d’une université du vivant. Les nouvelles de ce projet seront relayées sur ce site.